Du 17ème au début du 20ème siècle

UN CLOS MYTHIQUE QUI APPARTIENT À LA NOBLESSE BOURGUIGNONNE, ENTRE RECONNAISSANCE ET DÉFIS

Signe de l’importance du lieu dans la viticulture bourguignonne, notre célèbre Clos des Langres s’est vu doté d’un riche patrimoine à vocation technique à travers les siècles, en partie encore utilisé aujourd’hui. Ce lieu symbolique a été la propriété successive de grandes familles de la noblesse bourguignonne du début du XVIIe au début du XXe siècle. Elles ont assuré la renommée de ce joyau à travers les époques. Malgré les épreuves et les crises (phylloxera, crise de 1929), le Clos des Langres renaît sans cesse de ses cendres. Une belle leçon de courage pour notre Famille qui œuvre désormais à sa destinée.

Une maison forte construite au milieu du XVe siècle est le premier bâti connu. De splendides caves voutées y sont creusées vers la fin du XVIIe siècle. Nous les utilisons encore aujourd’hui pour élever nos vins. On y trouve aussi un monumental pressoir à perroquet datant de la fin du XVIIIe siècle et inscrit à l’inventaire des monuments historiques. L’histoire exceptionnelle de ce lieu résonne chaque jour dans nos esprits et celui de tous les visiteurs que nous accueillons pour un instant de dégustation et une plongée dans l’Histoire.

Un peu d'histoire

L’éloignement de l’Évêché de Langres de Corgoloin rend difficile la gestion quotidienne du Clos des Langres. La noblesse dijonnaise de la cour des Ducs de Bourgogne, à partir du XVIe siècle, désirant profiter elle aussi de la réputation des vins de Bourgogne, aboutit à la « location perpétuelle » des biens du clergé. Si l’histoire du Clos des Langres est difficile à retracer avec précision, quelques étapes clés sont tout de même connues.

La Famille de Macheco est originaire de Bretagne et installée en Bourgogne à partir du XVe siècle. L’un de ses membres sera le Marquis de Prémeaux, premier propriétaire civil du Clos des Langres et c’est avec lui que l’on trouve la première mention écrite de notre monopole, en 1753 précisément. Le pressoir à perroquet date sans doute de cette période également.

Entre 1815 et 1820 le relai est pris par la Famille Carrelet de Loisy, longue lignée de noblesse de robe, propriétaire de plus de 3 000 hectares en Bourgogne ! On retrouve le Clos des Langres sur le cadastre napoléonien, et son classement en 1855 comme Première Cuvée par Jules Lavalle dans son ouvrage Histoire et Statistiques de la vigne et des grands vins de la Côte-d’Or. Ils sont décrits ainsi : « les vins ont du corps, de la couleur […] et peuvent être comparés aux premières cuvées de beaucoup de communes plus renommées. » La terrible crise du phylloxéra ravage le vignoble en 1879. Le Clos, quasiment à l’abandon, est mis en vente vers 1890.

Il est racheté par la Famille Montoy, dynastie de négociants beaunois. Arthur Montoy, né en 1842, est un homme aux multiples talents, figure locale incontournable. Passionné de peinture, de patrimoine (c’est à lui que l’on doit en partie la restauration de l’Hôtel-Dieu), homme politique et brillant scientifique. Il a notamment donné plusieurs conférences sur les ferments et invente des outils pour améliorer la qualité des vins ! On lui doit une première restauration du Manoir. Il doit malheureusement affronter la terrible crise de 1929 et vendre le Domaine.